Portrait d'adhérent: Alain Coïc, artiste planteur d'arbres

Portrait réalisé par Louis-Marie

Une forêt plantée il y a 40 ans par un passionné précoce

Alain Coïc inaugure la série de reportages auprès des adhérents de Koad an Arvorig. Présent dès la création du collectif, il fait partie des propriétaires forestiers adhérents. Nous nous sommes rejoint tous les 3 au Faou et ensemble direction les Monts d’Arré à bord d’un véhicule du Parc d’Armorique. Alain va nous faire visiter sa forêt sur les sommets de Brasparts. Une fois presque arrivés, l’on passe par une piste forestière puis à pied par le Gr 34. 

Début1980, Alain, à peine 20 ans et en formation forestière, emprunte à sa famille pour l’acquisition de 2 parcelles qu’il boise alors dans les Monts d’Arrée : la première de 5 h sur grès au sud ouest (Brasparts) plantée de pins Laricio et d’épicéas de Sitka et la seconde de 5 h sur du schiste au nord (Scrignac) plantée de thuya et pins insignis (aussi appelé radiata).

Ce sont les bois de pins Laricio et d’épicéas Sitka que nous visitons aujourd’hui, plantations dominées par un imposant rocher au centre de la parcelle.

Un sorbier des oiseleurs nous accueille

Une gestion forestière basée sur l'observation, le bien être, un souci de bâtir et transmettre un patrimoine

Engagé il y a 40 ans dans une sylviculture classique, mécanisée, axée sur la production de bois, Alain recherche aujourd’hui à créer une ambiance forestière où les essences de production s’épanouissent dans un couvert diversifié et irrégulier. Les résultats sont là pour la pinède où il avoue se sentir mieux (et inspiré!) que dans le peuplement de Sitka : ceux-ci restent denses, et en alignements maintenus malgré des éclaircies, dans un sous-bois sombre, moussu mais uniforme. Son œil avisé nous fait remarquer la présence au sol de nombreux petits plants issus de la germination des Sitka matures alentours (mais aussi sorbier, et même un chêne). Ceux-ci confirme son projet de ne pas réaliser de coupe à blanc, mais de privilégier la régénération naturelle en conservant des arbres portes graines.

Pins Laricio
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Epicéas de Sidka
Cônes et graines d'épicéas de Sitka
Petites pousses d’épicea de Sitka et de sorbier.

Une passion pour le land art

Alain peint parfois ses arbres. L’idée lui est venue un jour après avoir élagué des basses branches, pour faire ressortir la silhouette de ses arbres. Une envie d’apporter de la couleur. Peut-être la nostalgie de son expérience de la forêt amazonienne où la détermination des très nombreuses et très hautes essences impose un regard aigu sur les écorces ?

Il a donc peint quelques uns de ses arbres avec de la chaux et des pigments naturels (Son penchant pour le Portugal). Il s’aide d’une échelle de grimpeur qui lui permet de peindre l’arbre en hauteur, immédiatement après le travail d’élagage, fastidieux mais propice à la rêverie. D’autres chantiers land art en perspective?

Et pourquoi pas de la peinture aborigène?
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Alain nous parle de ll'incroyable écorce de l'eucalyptus arc-en-ciel d'Australie

Pourquoi adhérer à Koad an Arvorig?

C’est dans cet esprit d’ouverture, de curiosité permanente, qu’Alain, ancien conseiller forestier, adhère aujourd’hui à Koad an Arvorig, dans un réseau où il serait ravi de rencontrer et voir des artisans locaux valoriser ses bois.

Merci beaucoup Alain d’avoir accepté d’inaugurer les reportages adhérents. A bientôt!